Dans cet article, on examine le constitutionnalisme antilibéral du ministre de la Justice de l´Estado Novo, Francisco Campos (1891-1968), en tant que fondement juridique de ce régime. Sa théorie est axée sur la mobilisation politique d´une société de masse, sur le modèle d´une dictature autocratique et plébiscitaire et sur la soumission à des institutions ancrées dans une législation déléguée. On y fait remarquer la distinction établie par l´auteur entre libéralisme et démocratie ainsi que sa sociologie des masses, attribuant une irrationnalité à l´espace politique. Penser Campos comme un grand artisan de l´Estado Novo revient à rejeter les conjectures qui simplifient la compréhension d´un gouvernement Vargas à la fois autoritaire et populiste.