Parmi les “Histoires d’amour” —Erotikai Diegeseis— de Plutarque un récit concerne une femme de Sparte nommée Damocrita. Elle est l’épouse d’un citoyen spartiate, Alkippos, et mère de deux filles. Son époux est contraint à l’exil par les éphores, alors que Damocrita et ses filles sont obligées de rester dans la cité. Elles sont de plus privées de biens et donc, pour les jeunes filles, de la possibilité d’avoir une dot, de se marier, et de procréer des enfants légitimes. Damocrita lors d’une fête religieuse met le feu à un édifice où se trouvent les épouses des magistrats de Sparte. Puis elle tue ses filles et se suicide. Ce récit est ici étudié dans la perspective d’une histoire du genre. Loin de décrire un “fait divers” qui serait dû à la nature violente de Damocrita, il apparaît comme la mise en scène de la résistance d’une épouse de citoyen devant la perte de tout statut, matrimonial, économique et politique. Le désordre n’est pas dans la conduite de cette épouse-mère mais bien dans la conduite de la cité.
divAmong Plutarchrsquo;s ldquo;Love storiesrdquo; mdash;emErotikai Diegeseis/emmdash;, there is a story of a Spartan woman named Damocrita. She was the wife of Alkippos, a Spartan citizen, and mother of two daughters. Her husband was forced into exile by the Ephors while Damocrita was required tonbsp;remain in the city. Moreover, she and her daughters were, deprived of property and, therefore, the daughters lost the possibility of having a dowry, marrying, and having legitimate children. During a religious celebration, Damocrita set fire to a building where the wives of the Spartan magistrates met. Then she killed her daughters and committed suicide. This article examines the gender aspects of this story. Far from describing an ldquo;exceptional eventrdquo; caused by Damocritarsquo;s violent nature, the account is a dramatization of the resistance of a citizenrsquo;s wife to the loss of her matrimonial, economic and political status. The disorder is not to be found in the behaviour of the spouse and mother, but rather in the behaviour of the city./div
Entre las Historias de amor mdash;emErotikai Diegeseis/emmdash; de Plutarco, uno de los textos relata la historia de una mujer espartana llamada Damoacute;crita, esposa del ciudadano espartano Alkippos y madre de dos hijas. Su esposo es condenado al exilio por los eacute;foros, mientras que se obliga a Damoacute;crita y sus hijas a quedarse en la ciudad. Ademaacute;s, se les priva de sus bienes y, por tanto, a las joacute;venes de la posibilidad de tener una dote, de casarse y tener hijos legiacute;timos. Durante una fiesta religiosa Damoacute;crita prende fuego a un edificio donde se encuentran las esposas de los magistrados de Esparta. Despueacute;s, mata a sus hijas y se suicida. Este artiacute;culo estudia los aspectos de geacute;nero de esta historia. Lejos de describir un ldquo;sucesordquo; que se deberiacute;a a la naturaleza violenta de Damoacute;crita, aparece como la escenificacioacute;n de la resistencia de la esposa de un ciudadano ante la peacute;rdida de todo estatus, matrimonial, econoacute;mico y poliacute;tico. El desorden no se halla en la conducta de esta esposa-madre sino en la conducta de la ciudad.